La Ferrari 365GTC/4 débute au Salon de Genève en mars 1971. Bien qu’elle dispose de deux très petites places inutilisables à l’arrière, elle n’est pas destinée à remplacer la grande 365 GT 2+2. Pour Ferrari, il s’agit plutôt de produire une GT sportive deux places plus civilisée et plus pratique que la Daytona comme l’étaient avant elle la 330 GTC et la 365 GTC. Avec le nouveau moteur à quatre arbres à cames en tête, le 4 est apparu dans la dénomination. Celle qui remplacera la 365 GT 2+2 et bien sûr la 365 GT4 2+2, avec châssis allongé, lancée au Salon de Paris 1972.

Mécaniquement, la nouvelle 365 GTC4 est très proche de sa soeur la 365 GTB4 plus connue sous le nom de Daytona. Mais elle présente des innovations majeures comme la direction assistée et des carburateurs positionnés de chaque coté et non plus au milieu pour abaisser la ligne générale du capot. Elle dispose en plus d’un coffre digne de ce nom. Pininfarina signe sur cette 365 GTC4 une ligne basse et sublime avec un nez intégrant totalement le pare-choc avant noir en polyuréthane dans le design. La pureté de la ligne de côté est comme le mouvement de l’eau, comme une vague.

A l’intérieur, le design est résolument moderne, très « seventies ». Le tableau de bord comporte des instruments circulaires dans des supports au carré comme dans la future Testarossa. La large et innovante console centrale est recouverte d’aluminium très « sport ». À l’arrière, il y a de l’espace pour des petits bagages. Contrairement à la carrosserie de la Daytona fabriquée chez Scaglietti, celle de la 365 GTC4 était fabriquée directement chez Pininfarina, la qualité était nettement supérieure. Très élégante et d’un grand raffinement, la 365 GTC 4, plus chère qu’une Daytona à l’époque, fut produite à seulement 501 exemplaires en 1971/1972.

Notre exemplaire, le 73e châssis, fut fabriqué en 1971et livré neuf en Belgique. L’importateur exclusif de l’époque était Jacques Swaters et son garage Francorchamps. Monsieur Swaters était avec Charles Pozzi et Luigi Chinetti une des personnes les plus importantes pour la marque au cheval cabré. Il développa, comme les deux autres, la notoriété de la marque aussi bien en compétition que commercialement.

La voiture 365 GTC4 n°14721 est tout simplement la voiture exposée au Salon de l’auto de Bruxelles de janvier 1972 dans une jolie teinte bleu métallisé. Elle est équipée de la rare option des roues fils Boranni à la place des roues standard en aluminium à 5 branches. La trousse à outils est dans le coffre. Juste après le salon de l’auto, elle fut immatriculée pour la première fois le 3 février 1972. Son titre de circulation actuel date du 4 septembre 1980. Cela fait donc plus de trente ans qu’elle est au même nom. Bien que nous n’ayons pas pour le moment l’historique complet, il semble bien qu’elle n’a pas connu beaucoup de propriétaires. Son compteur indique 85 667 km qu’il y a tout lieu de considérer comme d’origine. Notre exemplaire n’a pas pris la route depuis des années, il faudra donc procéder à une remise en route incluant au minimum une révision des carburateurs et de l’allumage, ainsi que des freins et de l’échappement. Pour l’anecdote, la voiture 365 GTC 4 #14713, le 64e châssis, fut aussi livrée en Belgique pour Ickx. Unique, cette Ferrari du Salon de l’auto doit être considérée avec la plus haute estime, la qualité du dessin de sa carrosserie, sa modernité et la noblesse de sa mécanique sont ses plus grands atouts. Les connaisseurs et les amateurs ne s’y tromperont pas, le modèle est considéré comme l’une des meilleures Ferrari V12 de route.